Aux donneurs,
Aux receveurs,
Aux décideurs.
Aux donneurs
Qui font plus que sauver des vies et qui, naturellement, ouvrent les bras à quiconque souhaite généreusement et responsablement tendre les siens à qui en a besoin, nous leur devions la primeur de l’information suivante.
Le Comité de suivi épidémiologique du 11 mars dernier, au travers de son président, le Pr Salomon, a officialisé l’abandon de l’étude COMPLIDON II ce qui, en termes plus explicites pour les non-initiés, signifie très clairement qu’il n’y aura plus d’étude sur la compliance à la mesure d’abstinence sexuelle réservée aux donneurs de sang homosexuels ou bisexuels.
Et nous ne pouvons que saluer ce salutaire changement d’approche des autorités sanitaires, car désormais l’évaluation des risques va s’effectuer au niveau de la personne qui donne, et non plus à son appartenance à quelque groupe que ce soit.
Amis donneurs, amies donneuses, retenez que notre Collectif va, en pleine cohérence avec sa requête revendicative, accompagner l’élaboration de ce processus d’évaluation en maintenant la plus haute exigence en termes de transparence, de partage des données et de démocratie sanitaire.
Aux receveurs
Chères receveuses et chers receveurs, ce présent communiqué est l’occasion pour nous de vous prouver, si toutefois cela était encore nécessaire, que la raison d’être d’une association de donneurs de sang comme la nôtre réside en ce double engagement à l’égard des personnes en attente de produits sanguins de leur fournir d’abord en qualité et ensuite en quantité tout ce dont elles ont besoin.
Si nous ne pouvons toujours pas, du moins pour l’instant, vous faire don de nos globules rouges et de nos plaquettes ; grâce à notre détermination et à nos convictions nous pouvons néanmoins vous faire don de plasma sécurisé par quarantaine et don de plasma pour fractionnement dans le respect et la promotion de la Charte du donneur.
Ayant appris la tension au niveau mondial des médicaments issus du fractionnement à cause de l’actuelle pandémie, nous allons redoubler d’efforts en vue de recruter encore plus de donneurs de plasma parmi les personnes en situation de monogamie dans nos rangs.
Par ailleurs, vous pouvez compter sur nous pour dénoncer ces associations autoproclamées ‘défenseurs des droits des minorités sexuelles’ qui se servent d’un si beau concept – l’égalité – pour l’appliquer sans rien comprendre aux enjeux sanitaires que représente la nécessaire – et complexe – sélection des donneurs de sang.
Elles qui meuglent volontiers sur les réseaux sociaux sur la prétendue discrimination qui les frapperait ou sur l’imaginaire homophobie dont elles seraient victimes, elles ne sont que dans la posture en pratiquant la politique de la chaise vide lors des réunions ministérielles et en se refusant à toute forme de réel militantisme.
Si d’aventure elles devaient se manifester à l’avenir en déblatérant leurs inepties, nous les recadrerions alors avec fermeté.
Sachez que notre fierté ne réside pas, dans le sujet qui nous occupe, d’être des homosexuels ou bien des bisexuels, mais d’être des donneurs à votre service !
Aux décideurs
Mesdames et Messieurs les parlementaires des deux chambres, notamment celles et ceux qui siègent dans les commissions des affaires sociales, Monsieur le ministre de la Santé, Monsieur le directeur général de la Santé, Mesdames et Messieurs les différents responsables et experts des différentes agences sanitaires, plus particulièrement l’EFS, l’ANSM et SPF, nous avons ainsi eu le plaisir, ce 11 mars dernier, à assister à un véritable retour au rationalisme de la part des autorités sanitaires en charge du dossier dit « du don du sang pour tous », même s’il reflète davantage la revendication d’une partie : pourvoir donner son sang quand on est homosexuel ou bisexuel en situation de mono-partenariat.
Si nous ne doutons pas un seul instant que nos actions militantes récentes sont, pour partie, à l’origine de ce spectaculaire revirement ; nous savons également ce que nous devons au formidable travail d’une poignée de députés déterminés depuis longtemps.
À vrai dire, peu importe les personnes à l’origine du changement, et saluons comme il se doit l’évolution des mentalités des différents experts impliqués, qui savent reconnaitre implicitement les erreurs du passé et qui semblent vouloir, avec l’ensemble des parties prenantes, bâtir une sécurité transfusionnelle basée sur la reconnaissance, notamment, de la responsabilité et de la responsabilisation du donneur.
À cette main tendue vers un avenir plus confiant, le Collectif HOMODONNEUR ne peut qu’y répondre favorablement, puisque notre but ultime est notre pleine acceptation par le système transfusionnel.
D’ores et déjà, nous mettons en sommeil nos actions coercitives dans un souci d’apaisement, tout en maintenant élevées nos exigences de démocratie sanitaire.
Si les autorités sanitaires ne sont pas dans la manœuvre pour gagner du temps mais bel et bien dans une vraie collaboration pour instaurer un sérieux outil d’évaluation des risques pris au niveau individuel, alors nous serons des acteurs impliqués et responsables comme nous l’avons toujours été.