Le bussiness du sang - Documentaire Arte

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Date: 2017-02-21 20:45

Lieu: Devant vos TV et autres écrans

COMMUNIQUÉ DE PRESSE OCTAPHARMA

La société OCTAPHARMA, basée en Suisse, est un laboratoire pharmaceutique fabriquant des médicaments dérivés du plasma (MDP ou MDS).

C’est une multinationale présente principalement en Europe et aux USA.

Elle fait l’objet d’un documentaire « le prix du sang » réalisé par une équipe de journalistes suisses qui sera programmé mi-février sur ARTE.

Le plasma

Le plasma est l’un des composants du sang ; il représente 55% du volume et se compose à 90% d’eau.

Les 10% restant contiennent environ 200 protéines indispensables à la vie : calcium, magnésium, mais aussi et surtout :

  • L’albumine qui sert à tenir l’eau dans les tissus
  • Les facteurs de coagulation qui permettent au sang de se coaguler et donc d’éviter les hémorragies
  • Les immunoglobulines constituant le système immunitaire.

Ces trois derniers composants sont extraits du plasma par traitement physico-chimique et transformés en médicaments destinés à soigner des patients atteints de déficit ; 500 000 malades sont soignés en France avec ces dérivés du plasma.

La situation mondiale des MDS

Un marché en forte croissance : plus 10% par an de 1984 à 2000 ; plus 8% par an depuis 2000.

Cette tendance va s’accélérer car de nombreux pays qui n’ont, pour l’instant, pas accès à ces produits pour des raisons économiques commencent à s’y intéresser ; c’est le cas des pays du BRIC -Brésil / Russie / Inde / Chine- ; ce qui, compte-tenu du volume de population concernée (près de la moitié de la planète), va créer des tensions sur le marché dans les années à venir.

Une concentration des acteurs :

  • 4 multinationales : CSL (Australie) / BAXTER (USA) / GRIFFOLS (Espagne) / OCTAPHARMA (Suisse) se partagent 80% du marché mondial
  • Une dizaine de petits opérateurs dont 3 européens : LFB (France) / SANQUIN (Pays-Bas) / KEDRION (Italie)

Le plasma est collecté soit auprès de donneurs bénévoles, volontaires et non rémunérés -c’est le cas en France-, soit auprès de donneurs rémunérés (ou indemnisés) en Allemagne / Autriche / Tchéquie et autres pays de l’Est, et surtout USA.

Il existe des différences importantes en matière de nombre de dons par an :

  • 24 en France ; une fois tous les 15 jours
  • 50 en Allemagne
  • 120 aux USA

Il est reconnu par l’OMS que le renouvellement des protéines dans l’organisme se fait sur une quinzaine de jours è le fait de collecter plus fréquemment amoindrit le taux de protéines et les défenses immunitaires du donneur.

La situation en France

La France a la chance de disposer d’un opérateur public pour collecter le sang et le plasma - l’EFS (Établissement Français du Sang) - et d’un autre opérateur public chargé de fabriquer des médicaments dérivés du plasma - le LFB (Laboratoire français de Fractionnement et des Biotechnologies) –

Les deux opérateurs sont nés de la scission créée par la loi du 4 janvier 1993 faisant suite à l’Affaire du sang Contaminé.

Le don en France est bénévole, volontaire et non rémunéré.

Le plasma est soit

  • tiré du sang total par centrifugation è l’on recueille une poche de 300 ml de plasma à chaque don
  • prélevé sur un séparateur de cellules è l’on recueille une poche de 750 ml de plasma ; ce dernier don s’effectue sur rendez-vous et dure environ une heure.

Chaque don fait l’objet d’une batterie de tests destinés à détecter d’éventuels virus (VIH / VHC / VHB / HTLV…) ou bactéries, afin d’assurer un produit le plus pur et le plus sûr possible pour le patient.

La France est-elle autosuffisante ?

Non la France importe 50% de sa consommation d’immunoglobulines.

Mais elle pourrait être autosuffisante :

  • Pour le plasma thérapeutique : l’EFS était jusqu’en février 2015 le seul opérateur et fournisseur des hôpitaux.

Un arrêt de la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE) a classifié le plasma à finalité thérapeutique dans la production duquel intervient un processus industriel en médicament, mettant fin au monopole de l’EFS et ouvrant le marché à des producteurs étrangers, notamment OCTPHARMA, leader sur le marché européen pour le plasma traité par Solvant-Détergent (plasma SD).

Il faut noter que jusqu’à présent l’EFS a su, grâce aux dons fournis par les donneurs en France, assurer la fourniture de plasma thérapeutique aux hôpitaux.

L’ouverture au marché risque de diminuer le volume distribué par l’EFS et donc la collecte sur le territoire

  • Pour le plasma de fractionnement (servant à fabriquer des médicaments), la France pourrait être autosuffisance puisque nous ne collections plus que 700 000 litres de plasma, alors que l’on en collectait plus de 3 millions de litres dans les années 1990.

Le marché étant ouvert et le LFB répondant à des appels d’offres, il n’est nullement besoin de collecter plus puisqu’il n’y aurait pas débouché.

La situation dans le monde

Le marché des MDS (Médicaments Dérivés du sang) est trusté par les USA qui représentent 50% de la consommation mondiale d’Immunoglobulines (environ 70 tonnes en 2014).

Trois grands laboratoires se partagent le marché : CSL (Australie) / BAXTER (USA) / GRIFFOLS (Espagne)

La majorité du plasma permettant la fabrication des MDS est collecté aux USA dans des « usines à plasma » sites industriels dans lesquels se rendent les candidats au don.

Ces laboratoires disposent également de centres de collecte en Allemagne, en Autriche, en Tchéquie et dans d’autres pays de l’est européen.

Les « donneurs » sont payés après chaque don ; le montant perçu est variable selon les pays et le type de don.

Quels sont les dangers d’un tel système

  • Problème éthique : les donneurs rémunérés sont des personnes vulnérables qui ont besoin de ce « salaire » pour vivre. Le sang des pauvres sert à fabriquer les médicaments des riches dans les pays où le système de protection sociale, permettant à chaque citoyen d’accéder au même niveau de soin, n’existe pas.
  • Problèmes sanitaires :
    • Les donneurs revenant donner deux fois par semaine n’ont pas le temps de reconstituer leurs réserves de protéine ou leurs défenses immunitaires ; ces donneurs pauvres sont appelés à tomber malades
    • Pour l’instant, le nombre de pauvres permet d’assurer l’autosuffisance, qu’en sera-t-il en cas de retournement de la conjoncture économique ou d’une explosion de la demande aux USA, interdisant la sortie du territoire américain du plasma collecté auprès d’américains ? Rassurons-nous, il y aura toujours des pauvres à exploiter
    • Dépendance vis-à-vis des États-Unis pour l’approvisionnement en MDS, ce qui pourrait poser problème aux patients en cas de rupture de la chaîne, pour quelque raison que ce soit.

 

 

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  • 2017-02-21 20:45

 

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